
Quoi de neuf...? - Musique04 mai 2016
Les 6 artistes les plus intéressants de POP Montréal 2016 jusqu’à maintenant
Juger un festival par ses premières têtes d’affiche, c’est un peu comme juger un livre par sa couverture : tout à fait légitime! Voir qu’une couverture n’en a pas long à dire sur le contenu d’une œuvre! OK, pas question ici de l’image sur la couverture elle-même : elle est invariablement moche. Mais on surveille quand même les prix gagnés, qui en a dit du bien, etc. Les seules bonnes critiques viennent de Châtelaine ou du Bel âge? (bruit de buzzer) On passe au prochain appel! L’auteur a gagné un prix (insérez le prix prestigieux de votre choix ici)? Ça ne peut pas être si mauvais!
Incidemment, aucun artiste de la première vague d’annonces de Pop Montréal n’a gagné de prix littéraire (que je sache), ce qui pourrait être inquiétant, mais aucun ne doit non plus ses bonnes critiques qu’à Châtelaine ou au Bel âge non plus, donc c’est bon signe. Ou allais-je avec cette analogie, déjà? Anyway, ce n’est qu’une première vague. Il suffit de savoir que Pop est toujours Pop – avec ses habituelles parts d’indie, de cultissime, de funky, d’étrangeté pure et d’accessibilité. Vous ne trouvez pas votre compte? Pas de panique, il reste encore genre 450 noms à confirmer d’ici à la tenue du festival, du 21 au 25 septembre. En théorie, il n’est pas encore trop tard pour écrire aux organisateurs et leur demander un show d’Arcade Fire à la place. Vous ne l’aurez probablement pas, mais vous pourrez quand même dire que vous avez essayé. N’arrêtez jamais de rêver.
Quelque part entre le grunge échancré de Scout Niblett et la pop lyrique de Kate Bush, l’Américain râtisse large, mais s’en tient à un minimalisme agréable : des traits de guitare crade, des mélodies simples, une voix chargée et beaucoup d’air circulant entre ces divers éléments... Oui, elle s’adonne parfois à un certain maniérisme, mais jamais trop. Son troisième album, Burn Your Fire For No Witness (2014) est un des bons moments du rock récent. Le 23 septembre au Rialto.

Ce quatuor californien a le double mérite de faire penser à la (lah) fois à un tube de CSS, et aussi aux Black Lips, à la belle époque où ils avaient faim. Du moins, c’était le cas au moment de la parution de son premier album homonyme, en 2012. Depuis, il a légèrement ralenti le tempo pour rejoindre le côté plus psychédélique, Nuggets-ien du spectre rock. Ce qui est loin d’être une mauvaise chose. Parfait pour les « garageux » du dimanche aimant The Soft Pack, les Fruit Bats ou les regrettés Women. Le 21 septembre à La Tulipe.

Vous vous ennuyez de Best Coast, Tennis, les Dum Dum Girls et autres pourvoyeurs d’indie-pop ensoleillé? Ce tandem new-yorkais a des chances de vous sustenter. On ne réinvente pas la roue : rythmes punky, guitares fuzzées et mélodies sucrées. Rincez, répétez, jusqu’à ce qu’un sourire niais se fige sur votre figure. Le 24 septembre au Ritz PDB.

La jeune femme de 24 ans fait partie du controversé club des voix überdélicates, borderline enfantines, façon Stina Nordenstam, The Sundays, mùm... On aime ou on déteste. Personnellement, j’aime bien le côté surréel, hors du temps d’un tel timbre. On a l’impression d’entendre quelqu’un venu d’un pays magique. Le pays en question est l’Ontario, mais on ne devinerait jamais. Élémentaires, mais bien échafaudées, ses chansons reposent sur des nappes minimalistes de piano ou de synthé. Cinématographique, tristounet et dépaysant. Le 22 septembre à La Vitrola.

À côté de Genesis P-Orridge, leader de ce combo sans cesse changeant depuis plus de 35 ans, les grands rebelles du rock ressemblent à Gregory Charles. Non seulement il a contribué à inventer la musique industrielle avec Throbbing Gristle dans les années 1970, il se distingue également en art performatif depuis les années 1960. Représentant du « troisième sexe », il s’est intéressé à la modification corporelle, aux frontières de l’art et de la sexualité et autres questions qui font rougir vos parents. Et vous, qu’avez-vous fait aujourd’hui? Le 23 septembre au Théâtre Fairmount.

Il y a plusieurs raisons d’haïr le saxophone avec passion, et elles sont toutes bonnes. Mais aucune de ces raisons ne s’applique au Montréalais d’adoption, connu pour sa technique patentée de respiration circulaire, et sa capacité d’emener l’instrument dans des recoins où il ne devrait pas se retrouver. Il présentera en première canadienne Sorrow, sa relecture de la troisième symphonie de Gorecki, parue sur disque en avril. L’acrobate ne sera donc pas en solo, mais bien entouré de 11 musiciens. Stetson laise parfois perplexe, mais c’est toujours la bonne porte à laquelle frapper quand on a envie d’inconnu. Le 23 septembre à la Fédération ukrainienne.
