![Robert Mapplethorpe, Melody (Shoe) [Melody (Chaussure)], 1987. Don de la Robert Mapplethorpe Foundation au J. Paul Getty Trust et au Los Angeles County Museum of Art. © Robert Mapplethorpe Foundation. Used by permission.](/image/2/136/102/5/uploads/pop-mag/articles/img/map_235-fr-1475694931.jpg)
Flash Info - Musique05 oct. 2016
FOCUS : Perfection – Robert Mapplethorpe
Photo: Robert Mapplethorpe, Melody (Shoe) [Melody (Chaussure)], 1987. Don de la Robert Mapplethorpe Foundation au J. Paul Getty Trust et au Los Angeles County Museum of Art. © Robert Mapplethorpe Foundation. Used by permission.
Le Musée des beaux‐arts de Montréal (MBAM) est heureux de présenter l’unique étape canadienne de FOCUS : PERFECTION – ROBERT MAPPLETHORPE, après Los Angeles et avant Sydney. Il s'agit de la première grande rétrospective en Amérique du Nord – et la toute première au Canada – de l'artiste‐photographe américain Robert Mapplethorpe (1946‐ 1989) depuis l’exposition emblématique The Perfect Moment et la controverse nationale qu’elle a suscitée, dans le contexte des « Culture Wars » au tournant des années 1990 aux États‐Unis.
L’exposition offre l’occasion de découvrir l’oeuvre faite d’ombres et de lumières, toujours magnifique et parfois troublante, et la carrière de l’un des photographes les plus influents du XXe siècle, dont les compositions maîtrisées et les sujets ont suscité d’innombrables débats sur les questions de genre, de race et de sexualité.
Nathalie Bondil, directrice et conservatrice en chef du MBAM, explique : « Depuis longtemps, je voulais présenter l'oeuvre de Robert Mapplethorpe au Canada et cette occasion nous a été donnée par nos fidèles partenaires de Los Angeles, riches de leur formidable donation. Non seulement, nous avons pu rassembler les deux expositions du Los Angeles County Museum of Art et du J. Paul Getty Museum pour créer à Montréal un parcours d'une ampleur inédite, mais nous avons en plus sollicité l'appui de six prêteurs canadiens pour renforcer notre contenu, totalisant près de 300 oeuvres et artéfacts au MBAM... le tout en musique bien entendu.

Mapplethorpe est un artiste puissant : peu d'oeuvres ont connu un tel retentissement, au‐delà de la sphère artistique, car il a décadenassé des interdits sociaux. Armé d'un oeil esthétique au scalpel et d'une grande culture visuelle, il a révélé trois tabous de la société américaine : la violence, l'homosexualité et les relations interraciales... dont les stigmates demeurent. Mapplethorpe a forcé un débat, historique et toujours contemporain, contre la censure artistique bien sûr, mais surtout sociale.
Son oeuvre, si actuelle dans son propos engagé, ne pouvait que profondément renforcer les valeurs de tolérance et d'ouverture que je souhaite véhiculer avec le Musée. C'est pourquoi j'ai voulu imaginer un parcours spécifique incluant des oeuvres qui ont été l’objet de censure et aussi un parcours... pour les familles ! Pour inviter nos visiteurs à déjouer les préjugés qui nous entourent avec la collaboration de nos multiples partenaires associatifs. Car beaucoup reste à faire ! »
« « Je cherche la perfection dans la forme. Dans les portraits. Avec les sexes. Avec les fleurs. » »
Robert Mapplethorpe
À travers près de 300 oeuvres – des photos, en noir et blanc surtout, mais aussi quelques images en couleurs, des polaroïds et les portfolios chocs X, Y et Z, présentés en intégralité ; des films, des artéfacts (livres, pochettes de disque, documents d’archives...) –, le MBAM réunit les deux expositions présentées en 2016 au J. Paul Getty Museum et au Los Angeles County Museum of Art (LACMA). Il offre à voir l’une des rétrospectives les plus complètes à ce jour consacrées à Mapplethorpe, de ses débuts à sa postérité, issue de l’exceptionnelle donation d’un important ensemble d’oeuvres de l’artiste par la Robert Mapplethorpe Foundation, complétée par des fonds apportés par le J. Paul Getty Trust et la David Geffen Foundation.
Les co‐commissaires généraux, Britt Salvesen, conservatrice du département Wallis Annenberg de la photographie au LACMA, et Paul Martineau, conservateur adjoint de la photographie au J. Paul Getty Museum, précisent : « Conçue et enrichie depuis les deux expositions présentées à Los Angeles, la présentation montréalaise a été élaborée de façon à montrer comment Mapplethorpe explorait la dualité entre sa personne et son art, avec une approche toute singulière. Il a abordé des genres traditionnels – le portrait, la nature morte florale, le nu – par des photographies que l’on reconnaît immédiatement comme siennes. À une époque caractérisée par un esprit d’ouverture et l’ambiguïté, il nous a poussés à penser la perfection comme un concept radical. »
Le MBAM a de plus ajouté les prêts consentis par le Musée des beaux‐arts de Sherbrooke et des collectionneurs particuliers canadiens – Stéphane Danis et Margot Lande, à Montréal, Salah Bachir, Bruce Bailey et Paul Lavoie, à Toronto.

« L’exposition Focus : Perfection – Robert Mapplethorpe rend hommage à un artiste qui a choisi de s’exprimer par la photographie comme un chroniqueur à la recherche du beau. Il a su capturer l’essence même de son époque à travers ses multiples amitiés et ses rencontres professionnelles. Sa quête de la perfection l’a amené à composer des images néoclassiques, aux sujets parfois controversés, qui ont contribué à légitimer la photographie en tant que forme d’art contemporain à part entière. Encore aujourd’hui, son oeuvre fascine les collectionneurs, dont plusieurs Canadiens, qui nous ont généreusement prêté quelques oeuvres de leur collection », explique Diane Charbonneau, conservatrice des arts décoratifs modernes et contemporains, et de la photographie au MBAM.
FOCUS : PERFECTION – ROBERT MAPPLETHORPE couvre la carrière globale de l’artiste, depuis ses premières productions de la fin des années 1960 jusqu’à sa mort prématurée en 1989 des suites du sida. Elle dévoile les méthodes de travail et les techniques préférées du photographe ainsi que le caractère spontané et expérimental de sa pratique, tout en mettant l’accent sur la perfection esthétique de ses tirages. Ce corpus d’oeuvres jette un nouvel éclairage sur ses genres de prédilection : le portrait – amis, célébrités (Deborah Harry, Isabella Rossellini, Patti Smith, Andy Warhol…), autoportraits –, le nu et la nature morte. Des extraits de sa correspondance et des objets personnels rarement exposés révèlent ses rapports privilégiés avec ses modèles, son aptitude à gérer un studio et son désir profond d’élever la photographie au rang des arts contemporains.
Du 10 septembre 2016 au 22 janvier 2017
Musée des beaux‐arts de Montréal
Pavillon Michal et Renata Hornstein – Niveau 2