
Tout le monde a une histoire Cohen. C'est difficile de dire autrement, surtout quand on habite à Montréal. En vue de la série de concerts en hommage à Leonard Cohen, nous voulions en savoir plus à propos de son importance dans la vie des artistes qui contriburont aux spectacles, comment il a influencé leur musique et pourquoi ils ont voulu participer.

Little Scream
Quand j'avais 14 ans, un garçon m'a envoyé une cassette piratée d'un album de covers de Leonard Cohen nommé I'm Your Fan. Le garçon était beau, aimait la poésie, et avait un père qui était en prison pour avoir enlevé l'oeil d'une femme dans un bar. Les chansons parlaient de convoitise, désir et perte — une bande sonore mature pour notre petite romance d'adolescents.
J'ai arrêté de voir ce garçon, mais je n'ai jamais arrêté d'écouter Leonard Cohen. Alors que ma collection de son travail s'agrandissait, le monde que j'imaginais autour de ses chansons explosait en de grands récits riches. Je passais de nombreuses heures à écouter et m'imaginer comme étant la protagoniste des chansons — toujours la chercheuse, pas la recherchée. J'étais celle qui 'brulait la route, se dirigeait vers Phoenix', celle avec la cheville attachée à une pierre par la fine toile d'araignée de quelqu'un d'autre. À travers le temps, son oeuvre a crée un sens de devoir en moi d'écrire une vie pour moi même qui en quelques sorte serait à la hauteure de la passion, romance et richesse de ses chansons. C'est un travail qui sera en cours tout au long de ma vie.
Peu d'artistes ont un impact aussi intense et durable sur moi. Avoir un petit rôle à jouer en hommage à Leonard Cohen aura toujours une grande importance pour moi.

Philémon Cimon
Je me rappelle avoir pris un train de San Sebastian à Bilbao pis m’être trompé. Avoir pris celui qui faisait la run de lait, pis ça prenait quatre heures à la place d’une. J’avais écouté Songs from a Room du début à la fin, sur repeat. Ça fait dix ans.
Je me rappelle, avant de sortir mon premier album, quand on me demandait c’était quoi mon style de musique, je disais que c’était un peu comme du Leonard Cohen, mais en français pis avec une voix plus haute. Je ne pense pas que c’était vrai, mais c’était certainement un objectif, pis ça paraissait bien.
Je me rappelle avoir chanté Nancy’s Song au Arts Café sur Fairmount dans un open mic. J’étais triste à cette époque-là. Ça m’a fait rencontrer du monde que j’ai beaucoup aimé.
Je ne me rappelle plus quand Leonard Cohen est mort. Je ne l’ai jamais connu, il a juste comme toujours existé, et je pense qu’il existera toujours.
Ne manquez pas Little Scream, Philémon Cimon et Thus Owls accompagnés de Lil' Andy dans le spectacle hommage à Leonard Cohen I'm Your Man le 30 novembre et 1er décembre au Gesù.