Bells Larsen

Comment pouvons-nous forger de nouvelles formes de retour à soi? Sur son deuxième album Blurring Time (2025), Bells Larsen réduit le temps en une série de patientes cérémonies. Guidé par la satisfaction de simplement « être » en tant qu’acte politique, le disque explore la manière dont nous écrivons le soi en constante évolution. Oscillant entre l’indie lo-fi des années 90 et les ballades folk brûlantes, le projet de Larsen présente l’accompagnement envoûtant de voix figées dans le temps. S’alignant sur son calendrier de transition, il a enregistré sa précédente voix et instrumentation « hautes » en 2022, a attendu que sa voix baisse après avoir commencé la testostérone et a demandé à son amie de longue date et collaboratrice fréquente Georgia Harmer d’arranger les harmonies pour sa nouvelle voix « basse ». Ensemble, ils ont créé un acte multilingue et intentionnel d’abandon au changement. Contrairement aux projets précédents où les voix étaient placées en arrière-plan, Blurring Time unit les deux voix au premier plan, offrant une dévotion inflexible.

Produits par Graham Ereaux, les arrangements complexes de Larsen évoquent Elliott Smith, Sufjan Stevens et Adrienne Lenker. Ses paroles méditent sur la dynamique fraternelle, la création du monde queer et les épiphanies partagées, enveloppées dans des paysages sonores d’intimité tranquille. Le premier album de Larsen, Good Grief (2022), créé lors d’une résidence d’artiste à Banff, pleurait la mort du premier amour comme un exercice d’empathie collective. Présenté dans The Line of Best Fit, Under the Radar et CBC, il a partagé la scène avec Buck Meek, Martha Wainwright et Land of Talk. Si Good Grief s’est étendu vers l’extérieur dans la perte, Blurring Time archive le voyage de réalisation de soi de Larsen, harmonisant les voix du passé et du présent dans un calme cédant à l’état constant de devenir.